C’est un moment de grâce, comme il y en a parfois, au milieu d’une traduction.
De la poésie. D’un auteur catalan (Joan-Francesc Castex-Ey) que je traduis depuis quelques années maintenant. Avec toujours autant de plaisir.
Difficile, la traduction de la poésie.
Et passionnante, aussi.
Les images qui viennent… les mots qui se font musique pour une autre musique…
Je traduis en silence.
Je veux dire : j’ai besoin de silence autour de moi pour traduire.
Je traduis en effet à voix haute, parfois.
J’ai ouvert ma matinée de travail en écoutant une partita de Bach jouée à la harpe celtique.
Je n’ai pas arrêté la musique.
J’ai ouvert le fichier de traduction…
J’ai commencé quelques lignes…
Et j’ai été emportée,
par la musique des mots de Joan-Francesc Castex-Ey
par la musique de Bach
par les sons si magiques de la harpe.
par ce poème : « Train de nuit ».
Emportée par ces émotions retrouvées
Train de nuit
couchette
la nuit qui vient
les rêves qui vont…
Pour l’instant, cela pourrait donner quelque chose comme :
Entre les lueurs pâles
des gares frontalières
[…]
mes rêves sont rythmés
de sons intermittents.
Mais c’est une traduction en devenir…
Nul doute qu’elle évoluera encore, trouvera d’autres mots, d’autres possibles.
Reste ce petit moment de grâce, où tout semble se rejoindre : mots et musique.
Une magie que j’avais envie de partager…
Pour vous souhaiter un bel été.