Lectures publiques de mes textes

Lire en public mes propres textes, depuis quelques années, est devenu pour moi une évidence : c’est une vraie porte ouverte vers le livre et la lecture.

Lorsque j’interviens en collège, en lycée, ou même devant des adultes, je suis frappée par l’attention des auditeurs, dès que je commence à lire.
Qu’ils soient ou non bons lecteurs, qu’ils “aiment” ou non les livres, ils écoutent…
Pour certains, c’est une découverte : on peut prendre plaisir à écouter quelqu’un lire, tout simplement.
Pour d’autres, c’est presque une nécessité : leur propre lecture est chaotique, difficile, et leur enlève le plaisir de l’histoire, du rythme, des mots. Alors quand on leur offre…

Si les lectures publiques ouvrent des portes, elles ouvrent aussi les coeurs, et invitent au partage. Les témoignages recueillis sont souvent émouvants, forts. Il n’y a qu’à lire ceux des élèves de Cécile Moulain sur ce blog “Le livre, ce n’est pas que le livre” si l’on veut encore s’en convaincre : (le livre, ce n’est pas que le livre. C’est la personne qui l’écrit. C’est la personne qui le lit).

Forte de ce constat, j’ai eu envie de proposer des lectures publiques de mes textes en dehors d’un cadre scolaire de rencontres. On peut lire partout !
Dans les cafés, les théâtres, les librairies, les jardins publiques, les bibliothèques (et pourquoi pas dans d’autres lieux insolites ?).

J’ai préparé (sur mon site) une petite brochure qui détaille les lectures que je propose, à l’attention des  groupes de lecture, libraires, professeurs, amis des livres en général, etc.
Vous trouverez dans cette brochure le détail des titres, les renseignements pratiques, des propositions de lectures croisées (notamment avec Thomas Scotto, Gilles Abier), etc.

N’hésitez pas à me contacter si vous voulez de plus amples renseignements.

Le garçon des rives, le garçon d’écume

Il est sorti !
Ce “garçon des rives” (qui accompagne “Le garçon d’écume”, écrit par Thomas Scotto), j’ai pris tellement de plaisir à l’écrire…

Ces textes ont déjà été partagés lors de lectures publiques avec des petits et des grands, en France et en Allemagne… Mais cette fois, c’est le livre qui va prendre son envol, et cela me rend, tout bêtement, très heureuse.
ytak-scotto(Quant à l’éléphant, sur la photo… c’est un petit clin d’oeil au texte de Thomas… Mais je ne vais pas tout vous raconter, quand même 😉

”Le garçon des rives” et ”Le garçon d’écume” aux éditions du Rouergue
Ce sont deux enfants.
L’un vit sur une péniche, l’autre au bord du canal.
Le « garçon des rives » intrigue le « garçon d’écume », et vice-versa.
Ils se font signe, s’envoient des signes.
Et leur histoire singulière se conjugue dans deux textes qui seront publiés dans un même livre, dans la jolie collection « Boomerang » aux éditions du Rouergue.
On peut commencer la lecture par un texte ou par l’autre, indifféremment (les textes sont présentés tête-bêche), mais ils se répondent. Ces courts textes sont destinés à des enfants qui commencent à lire tout seul… Et aux plus grands aussi.

J’ai écrit « Le garçon des rives », et c’est Thomas Scotto qui a écrit “Le garçon d’écume”.
Nous avons pris plaisir à travailler ensemble une nouvelle fois. Et nous avons déjà d’autres projets d’écriture à quatre mains… Alors c’est une vraie joie de voir nos “garçons” bientôt publiés.
“Le garçon d’écumes” et “le garçon des rives” sortie à l’automne 2013.

Une lecture en résidence, reportage

Thomas Scotto, écrivain, et Julia Wauters*, illustratrice, sont actuellement en résidence de création sur le territoire du Pays né de la Mer. Une résidence proposée par la médiathèque de Luçon dans le cadre de son prochain salon du livre jeunesse (auquel je vais participer).

C’est dans le cadre de cette résidence que Thomas Scotto a proposé les lectures scénographiées de “50 minutes avec toi”, dont on peut voir un extrait dans le reportage ci-dessous, filmé par la TLSV (Télévision Luçon, Sud Vendée).

(Cliquez sur l’image pour accéder à la vidéo.)

 

* Julia Wauters qui a notamment signé la couverture de mon prochain petit texte chez Syros, et dont j’ai parlé ici.

95 ados…

Vendredi 11 octobre 2013, le matin.

95 ados réunis dans une ancienne salle de cinéma de Luçon.
95 ados qui vont écouter pendant 50 minutes, sans bouger, sans s’agiter, la lecture de “50 minutes avec toi”, par Thomas Scotto.
Dans un impressionnant silence concentré, attentif.
Puis les applaudissements.
Vendredi 11 octobre 2013, l’après-midi.
Une seconde lecture de “50 minutes avec toi”, toujours devant une centaine d’ados. Des ados qui, cette fois, s’agitent un peu, semblent moins attentifs (sans pour autant être bruyants)… Une lecture “sur le fil” où l’on a l’impression que tous peuvent “décrocher” d’une seconde à l’autre…
Et, à la fin… Des salves de questions passionnantes, montrant qu’ils avaient finalement très bien écouté, et tout compris…

thomasluconThomas Scotto, pendant la lecture (mise en espace Gingolph Gateau)

Les ados me surprendront toujours!
C’est peut être pour ça que j’aime autant écrire pour eux, aller vers eux.

Merci à Thomas Scotto d’avoir pris sur son temps pour porter ce texte comme il l’a fait, avec autant de talent, de beauté, de force et de générosité.
C’est un immense cadeau.

Lecture théâtralisée de “50 minutes avec toi”

Lorsque j’écris un texte pour la collection “D’une seule voix”, j’ai toujours à l’esprit que ce texte est fait pour être lu à voix haute. Il doit donc pouvoir se murmurer, se chuchoter, se crier, se hurler, même. Il doit pouvoir respirer avec d’autres humains.

50minuteslucon
J’assure moi-même la lecture d’extraits de certains de mes textes, avec un plaisir renouvelé. Sauf… « 50 minutes avec toi ».
Parce que c’est un texte vraiment dur à lire. Je l’ai écrit avec une partie de mon histoire qui n’est pas des plus légères à porter. Et je n’arrive tout simplement pas à juguler ma propre émotion lorsque je lis certains passages à voix haute…

Et puis Thomas Scotto m’a dit un jour qu’il avait envie d’en faire une lecture publique, et j’ai pensé que c’était un vrai cadeau. Parce que j’aime son univers. Son écriture, ses mots, mais aussi ses lectures, et parce que je me suis dit que, enfin, « 50 minutes avec toi » allait trouver sa voix.
Et lorsqu’il a ajouté que ce serait une lecture théâtralisée, je me suis dit que c’était un double cadeau.
Un triple cadeau, même, lorsque j’ai appris que c’était Gingolph Gateau qui se chargerait de cette mise en espace scénique.
Et un quadruple cadeau lorsque j’ai su que cette lecture aurait lieu à Luçon (en Vendée), pour l’inauguration de la résidence de Thomas Scotto dans cette commune… !

Donc, voilà…
Je ne sais pas ce que Thomas Scotto et Gingolph Gateau ont préparé ensemble…
Ils ont voulu garder la surprise jusqu’au bout. Mais je le découvrirai bientôt !
Parce que la médiathèque de Luçon m’a très chaleureusement invitée à venir assister à cette première.
C’est donc pour moi beaucoup de joie, de bonheur, de plaisir…
Et, surtout, beaucoup d’émotion.
“50 minutes avec toi”, texte de Cathy Ytak, éditions Actes Sud, coll « D’une seule voix ».
Lecture de Thomas Scotto
Scénographie de Gingolph Gateau.

Vous pouvez également lire sur le blog de Thomas Scotto une présentation de cette soirée lecture.
Et découvrir l’univers si magique de Gingolph Gateau sur son blog.

Jeudi 10 octobre 2013,  à 20 h 30
Médiathèque Intercomunale Pierre Menanteau
3 rue adjudant Barrois
85400 Luçon.
Tel 02 51 56 10 09

www.bibliotheque-lucon.fr

Le dossier “No man’s land”

Un no man’s land, c’est un entre-deux dans lequel il ne se passe rien.

Et c’est exactement le territoire dans lequel j’ai l’impression d’entrer lorsque je viens de signer un BAT (bon à tirer) pour un livre.
Pour moi, il ne se passe plus rien : le livre est terminé, je ne peux plus ajouter ou déplacer une virgule, changer la couleur d’un mot, d’une phrase. C’est fini.
Lorsque ce fameux BAT est signé, j’enlève symboliquement le fichier de mon dossier “En cours d’écriture”… Et c’est là que les problèmes commencent…
Parce que je ne sais plus où le ranger, ce fichu fichier !
Dans le dossier “A retravailler” ? Non, non, il n’y a plus rien à retravailler, c’est trop tard.
Dans le dossier “Romans parus” ? Non, non, il n’est pas encore paru.
Le laisser traîner sur le bureau de mon ordinateur ? Ah, non, trois fois non ! Je ne veux pas le voir devant mes yeux chaque fois que j’allume mon écran.
Finalement, après avoir bien hésité, je le remets souvent dans le dossier “En cours d’écriture”
Mais là non plus il n’est pas à sa place.

Je me demande si je ne devrais pas créer un dossier qui s’appellerait “No man’s land”.
Un dossier transitoire pour un livre encore apatride. Plus à moi, pas encore aux autres…
Pourtant, je sais que dans les jours et les semaines qui viennent vont s’opérer pour lui de drôles de métamorphoses… Entre les mains d’un imprimeur que je ne connais pas, il va prendre son statut de “livre”, avec sa reliure et sa couverture.

Enfin, le 6 novembre prochain, je pourrai mettre le fichier de ce “Garçon des rives” dans le dossier “livres parus” (aux éditions du Rouergue, avec un texte de Thomas Scotto “Le garçon d’écume”, mais ça, vous le savez déjà !).

Et c’est comme une impatience, d’un seul coup…

C’est un moment de grâce…

C’est un moment de grâce, comme il y en a parfois, au milieu d’une traduction.

De la poésie. D’un auteur catalan (Joan-Francesc Castex-Ey) que je traduis depuis quelques années maintenant. Avec toujours autant de plaisir.
Difficile, la traduction de la poésie.
Et passionnante, aussi.

Les images qui viennent… les mots qui se font musique pour une autre musique…
Je traduis en silence.
Je veux dire : j’ai besoin de silence autour de moi pour traduire.
Je traduis en effet à voix haute, parfois.

J’ai ouvert ma matinée de travail en écoutant une partita de Bach jouée à la harpe celtique.
Je n’ai pas arrêté la musique.
J’ai ouvert le fichier de traduction…
J’ai commencé quelques lignes…
Et j’ai été emportée,
par la musique des mots de Joan-Francesc Castex-Ey
par la musique de Bach
par les sons si magiques de la harpe.
par ce poème : « Train de nuit ».
Emportée par ces émotions retrouvées
Train de nuit
couchette
la nuit qui vient
les rêves qui vont…

Pour l’instant, cela pourrait donner quelque chose comme :
Entre les lueurs pâles
des gares frontalières
[…]
mes rêves sont rythmés
de sons intermittents.

Mais c’est une traduction en devenir…
Nul doute qu’elle évoluera encore, trouvera d’autres mots, d’autres possibles.
Reste ce petit moment de grâce, où tout semble se rejoindre : mots et musique.
Une magie que j’avais envie de partager…
Pour vous souhaiter un bel été.

Retour du festival du livre jeunesse de Cherbourg

Alors… alors… C’est difficile de trouver les mots pour dire toutes ces belles personnes rencontrées, tous ces rires, toutes ces musiques, tous ces possibles, tous ces mots échangés, tous ces enfants heureux, la mer, le soleil, l’énergie, le partage, la bonne humeur, les bons repas, la harpe, le dernier voilier terre-neuvas, les lectures sur l’herbe, les sons qui s’envolent, les livres qui s’illuminent d’illustrations originales, les spectacles qui décapent les cerveaux… les bénévoles, les organisateurs, les journées qui passent vraiment trop trop vite… et tous les projets qui naissent, à deux, à trois, à pleins, toutes les étoiles qui brillent dans les yeux… toutes les amitiés…

Alors… alors, c’est difficile de trouver les mots, de quitter le bateau festival… 

Une petite photo, juste pour le plaisir… Thomas Scotto et moi avons lu “Le garçon des rives” et “le garçon d’écume” (à paraître aux éditions du Rouergue à l’automne), et François Pernel nous a accompagné en improvisant à la harpe celtique…
C’était un beau moment !
cherbourg

Le livre, ce n’est pas que le livre…

Un soir à la librairie L’eau Vive, d’Avignon, au mois de mai 2013…
Une rencontre-lecture, avec Thomas Scotto et Joanna Concejo. Et moi qui arrive, sur la pointe des pieds dans cette “Tournée nomade”
Et des ados qui se mettent à lire nos textes…
Des  collégiens de la classe de 3° prépa professionnelle du collège Europa de Montélimar qui sont venus avec Cécile Moulain, leur documentaliste…
Et qui scotchent, litéralement, toute l’assistance, par leur présence, par la force de leur lecture…
Et qui écrivent, ensuite, sur cette belle expérience…
Voilà reproduit ici quelques-uns de leurs mots (avec leur autorisation, bien sûr !).
C’était un immense cadeau ! Merci à eux.
avignonComme dans un cadre ouvert, deux adolescentes commencent leur lecture… 
(photo librairie L’eau Vive, Avignon)

[..] On a découvert que lire c’était bien. On arrive mieux à s’exprimer. 

[…] Lire, on ne savait pas. Je ne suis jamais allée dans une librairie toucher un livre. Encore moins lire seule chez moi. Maintenant, j’en suis capable. Je lis des livres. Des gros, même pas peur. Grâce à Madame M. qui nous a donné envie. Vous avez tellement bien  partagé votre passion pour la lecture, les textes que vous aimez que vous nous avez lu à voix haute, que vous nous avez vraiment donné l’envie de lire. 

[…] C’était plus un livre mais une histoire. On a aimé les histoires.

Et puis il y a eu Thomas Scotto qui nous a raconté ce qu’il faisait. Comment c’était d’écrire. Ce que ça lui faisait à lui ça nous a fait des frissons de l’entendre. C’est comme entrer dans un autre monde. […]

Quand je  touche un livre maintenant, je me dis Wahou ! Il y a un truc, il y a quelque chose là dedans, une vie.
Nous les ados, à vrai dire on s’en fout. Mais depuis qu’il nous a dit toute la recherche qu’il y a dedans, ça nous a parlé. Il nous a communiqué sa passion. Depuis, on sait qu’il y a de la vie dedans. J’aurais rigolé si vous m’aviez dit qu’on penserait ça, que je lirai des livres en entier.

[…] Alors à Avignon dans la librairie, au milieu des gens qu’on ne connaissait pas, quand on a lu, on était comme sur un pied d’estrade. On s’est senti écouté. Il y avait le respect et l’intention et l’attention. Ça fait plaisir. […] J’avais si peur mais en les regardant, j’ai vu l’émotion, des étoiles dans les yeux. Ça m’a redonné confiance quand j’ai paniqué. J’ai pu continuer à lire portée dans les yeux des gens.

[…] Thomas S., qu’est-ce qu’il lit bien ! On ne peut pas ne rien sentir. C’est comme s’il racontait sa vie, comme s’il parlait à voix haute, sans lire ni l’avoir écrit. On le vit en direct. Il donne vie au livre. C’est lui. C’est un peu comme du théâtre, on voit les choses. On rit. On sent les émotions.

Cathy Y. c’est doux. Elle nous laisse le temps de prendre l’image dans notre tête. On l’entend dedans comme dans un rêve. Elle nous met dans un univers, une ambiance délicate et calme, caressante.

Nous sommes heureux de cette expérience. Ça nous a changés. Le livre, ce n’est pas que le livre. C’est la personne qui l’écrit. C’est la personne qui le lit.

[…] Merci de nous avoir invités. Merci de nous avoir écoutés. Merci d’avoir écrit ces textes qui nous ont fait vivre ça.

Alexandre, Clémentine, Jade, Laura, Manon, Marine, Mélinda, Noémie…

Sur cette belle expérience, vous pouvez lire également ce que Thomas Scotto en a dit sur son blog.