Une seule voix… lecture publique

J’avais dit que je reparlerais de cette courte lecture publique du dimanche 2 décembre à Montreuil (voir mon article précédent). C’est dans trois jours, il est encore temps… 😉

Il s’agit donc de la lecture des premières pages du roman (encore inédit) que j’ai écrit “à quatre mains” avec un autre auteur.Nous l’avons terminé ensemble cet été. (J’en ai longuement parlé sur mon blog)
Le texte s’intitule “Une seule voix” (à ne pas confondre avec la collection “D’une seule voix” chez Actes Sud).

Nous sommes restés discrets sur ce travail commun, tant que nous n’avions pas les premiers avis d’éditeurs, d’amis, de gens de confiance.
Désormais de beaux regards l’éclairent, d’autres l’assombrissent… Nous savons à présent que ce livre ne plaira pas à tout le monde, mais qu’il plaira beaucoup à certains… Tout ça s’il trouve son port d’attache… Parfois, c’est un peu long. Mais nous avons espoir.

Alors, voilà, ce livre, je l’ai écrit avec Thomas Scotto.  Et c’est un vrai bonheur de le dire aujourd’hui.
Dimanche, ce ne seront que quelques lignes, quelques pages lues. Mais cette première mise en lumière de ce texte est importante pour nous deux. Il se peut que Thomas soit dans la salle…

Lors de cette rencontre (dimanche 2 décembre, 15 h 30), trois autres auteurs seront également présents et liront des extraits de leurs livres… Tous ont, comme moi, été sélectionnés dans le Juke Box ados.
Il s’agit de Guillaume Guéraud, Christophe Léon, Karim Madani.

De l’écriture et de l’attente…

Le mois de septembre arrive, c’est la rentrée…

Et moi aussi j’ai l’impression de rentrer, après un été contrasté, plein de musique, de rencontres et de mots.

Je viens de terminer l’écriture d’un roman pour ados/jeunes adultes. Une histoire écrite, réécrite, oubliée, reprise, retravaillée, réécrite, encore et toujours… Des années que ça dure !
Et finalement, j’ai partagé ce chantier avec un autre écrivain dont j’aime l’univers et les mots.
Nous avons travaillé chacun de notre côté ces derniers mois, puis ensemble pendant quelques jours à la fin du mois d’août.  Un moment entre parenthèses, enfermés dans la bulle de nos mots.
C’était… pétillant, intense, drôle, émouvant… !

J’ai retrouvé, et ce n’est pas accessoire, une certaine jubilation à écrire qui m’avait quelque peu quittée ces derniers temps.
A deux, on met toujours la barre plus haut, ne serait-ce que pour ne pas décevoir l’autre. Ça en donnerait presque le vertige !

Je n’en dis pas plus… Le manuscrit, achevé, est parti en lecture…
Déjà, il ne nous appartient plus. Déjà, il faut songer à s’en séparer un peu.
Est-ce qu’il sera apprécié ? Finira-t-il au fond d’un tiroir ?
On se rassure comme on peut : s’il n’est pas bon aux yeux d’un éditeur, il aura été l’occasion d’une belle rencontre humaine, et source de beaux rires et de jolies émotions. Ce n’est déjà pas si mal… et personne ne pourra nous enlever ces moments si précieux.
Mais voilà, on y a mis tant d’énergie qu’on aimerait qu’il plaise. On aimerait que nos mots touchent ceux qui les liront. On aimerait avoir réussi à dire ce que l’on porte en nous, à donner le meilleur de nos mots.
Mais les refus, les échecs font partie de nos vies d’écrivain. Qui d’entre nous peut se targuer de n’avoir jamais eu le moindre manuscrit refusé, rejeté ?

Ah non, vraiment, je n’aime pas ces temps d’attente, ces entre-deux dont on ne sait s’ils déboucheront sur de la tristesse ou de la joie !
Je n’aime pas mettre le mot fin à une aventure sans savoir ce qu’il y aura derrière… Et j’ai en plus, cette fois, la responsabilité d’avoir entraîné quelqu’un d’autre avec moi !

En attendant, je me plonge en apnée dans la traduction. J’ai la chance de traduire en ce moment un excellent roman de science-fiction, et c’est un vrai plaisir. Une façon comme une autre de tromper mon attente…

Alors ça, ça m’épate ! (Petits ruisseaux en chinois)

“Petits ruisseaux” est un album pour les enfants (publié chez Sarbacane), que j’ai eu le plaisir de faire avec Vincent Mathy.

Il vient d’être traduit et publié en chinois !!
Alors ça, ça m’épate !
Voilà la couverture. Je n’y retrouve même pas mon nom. C’est drôle !
Je ne sais pas non plus ce que les Chinois ont fait de la traduction, et je serais curieuse de le savoir…
Dans ce livre, en effet, tout repose sur l’histoire d’un petit garçon qui ne veut pas sortir de son lit (pour aller faire pipi), et un petit ruisseau qui, lui, a envie de sortir de son lit (de rivière)…
Je doute qu’on retrouve le même jeu en chinois !
Alors ? Suspense…
(ça va bientôt s’arranger… dans le réseau de mes collègues de l’ATLF (Association des traducteurs littéraires de France), je vais bien trouver une traductrice pour m’éclairer ! et je vous reparlerai.
En attendant, voilà la couverture.

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Prix Tatoulu pour “50 minutes avec toi”

Eh oui ! Le Tatou noir a été décerné à “50 minutes avec toi”, par des élèves de collèges et lycées, dans le cadre de l’association “Tatoulu”.

Après avoir reçu le prix de la pièce de théâtre contemporain jeune public (le mois dernier), je suis, une fois encore, très heureuse de recevoir un prix pour ce livre.
Il montre, pour moi, que les adolescents d’aujourd’hui n’ont pas peur de se confronter à des questions difficiles (le rejet de la famille, l’homosexualité), et à des textes pas vraiment “reposants”.

Merci à eux !
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Orphéon Théâtre, une lecture

Une place au soleil (encore une !). Balayée par le vent.

Sur cette place, une bibliothèque. La bibliothèque du théâtre Armand Gatti.
Et le siège social de l’Orphéon Théâtre, compagnie théâtre intérieur.
Une belle maison avec sa porte et ses fenêtres bleues, qui abrite aussi un lieu de résidence pour des écrivains de théâtre. Un lieu unique, et magnifique.

J’y étais invitée parce que j’ai reçu le prix de la pièce de théâtre contemporain jeune public (ados), pour “50 minutes avec toi”.
Il y a eu des rencontres avec des ados dans un théâtre, un matin, avec ses moments de grâce, d’émotion, quand les ados prennent vos mots pour eux, pour raconter leurs histoires, ou d’autres histoires. Des ados qui, soudain, sur une scène de théâtre, vous donnent la chair de poule, parce que l’un deux lance d’une voix assurée : “ça n’est pas facile d’être parent”, et qu’un autre lui répond : “ça n’est pas facile d’être un ado”. Et qu’on se dit qu’avec ces deux répliques, ils ont tout compris. Parce deux filles apparaissent main dans la main. Parce que ce sont des corps d’adolescents et d’adolescentes qui dansent, avant que la violence, soudain, ne les terrasse et les fasse tomber… Les mots que l’on dit alors en tournant autour des corps à terre…
Autant d’images fortes qui restent gravées.

Et puis le soir, une lecture, publique, sur la place au soleil balayée par le vent.
D’abord “Le jour de la cocotte minute”, un texte inédit, que j’ai écrit rien que pour cette lecture-là, puis un extrait de “Rien que ta peau”.
Terminé la lecture transie par le froid et le mistral. Le public transi, lui aussi. Mais il est resté. Comme ce clochard, passant, appuyé contre un arbre, est resté à m’écouter un long moment, sans bouger.
Etrangeté de ces mots jetés sur une place publique, alors qu’ils n’ont rien à faire là. Les mots du corps, les mots de l’amour et du sexe, les mots de l’intime. Curieuse expérience !
Et puis, la rencontre avec Georges Perpes, l’âme du lieu. Mémoire vivante du théâtre, on l’écouterait parler pendant des heures. Le travail qu’il fait pour le théâtre et les jeunes est extraordinaire. Il aime partager ses découvertes, ses coups de coeur. Je suis rentrée avec des noms, des titres de livres (et des livres)… Autant de belles découvertes en perspective.
Je suis rentrée avec des mots pleins la tête. Ça ne m’était pas arrivée depuis longtemps !
Ces rencontres, cette rencontre, ne resteront pas sans suite, je le souhaite vivement.
orpheon-theatre

Et pour en savoir plus sur l’Orphéon Théâtre, et la bibliothèque de théâtre Armand Gatti, une seule adresse: http://www.orpheon-theatre.org/

9ème prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public

Le 9ème prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public,
organisé par la Bibliothèque de théâtre Armand Gatti et l’Inspection académique du Var / Rectorat de Nice, a été décerné par les élèves de 3ème-seconde à :
Cathy Ytak 
pour sa pièce “50 minutes avec toi”,
(Actes Sud Junior/D’une seule voix, 2010 (réédité en 2015). 

Je suis vraiment très heureuse de recevoir ce prix.
“50 minutes avec toi” est un texte difficile, exigeant, dérangeant. Qu’il ait été choisi par des adolescents me réjouit et me touche vraiment ! Merci à eux.

Créé en 2003, le  prix de la pièce de théâtre  pour le jeune public vise à promouvoir auprès des jeunes élèves la lecture de textes contemporains de théâtre, à favoriser la rencontre avec leurs auteurs, à contribuer progressivement à la constitution de rayons de théâtre contemporain dans les bibliothèques de  l’Éducation nationale.
Les élèves des écoles, collèges, lycées peuvent y participer dans 2 catégories : CM2-6ème et 3ème-Seconde.
Le prix de la catégorie CM2-6ème a été attribué à Fabien Arca  pour sa pièce Moustique (Espaces 34, 2011). Bravo à lui !

http://www.orpheon-theatre.org/
http://www.orpheon-theatre.org/bibliotheque/litteraire/pr…

Nouvelles de janvier

Le temps passe, et on me demande ce que je fais, en ce moment…

Alors en ce moment, je fais plein de choses. Tellement plein de choses que je ne vois pas les jours passer.
J’écris, par petits bouts, par petites bribes, des trucs et des machins qui ne me plaisent pas, que je relis trente fois et que je jette parce que ça ne va décidément pas. Et quand rien de bien ne vient, comme je ne sais pas regarder un écran vide ou un page blanche, je fais de la musique, je vois des gens, je marche, je vis de belles choses, et je vais bien.
Et puis je me remets à écrire. Là, j’ai l’impression que le roman que je suis en train d’écrire, que je suis toujours en train d’écrire, toujours en train de recommencer à écrire, commence à prendre une forme, une couleur… Quelque chose que j’hésite à mettre à la poubelle tout de suite.
Alors c’est comme une embellie, même si la route est longue avant d’arriver au mot fin…

Et avec tout ça, je ne vous ai pas encore souhaité une bonne année !

voeux2012
Alors… Une bonne année à toutes et tous,
une belle année pleine de rêves et d’utopie, de possible, de mots, de ponts d’une rive à l’autre, d’amitié, d’amour, de choses fortes et fragiles, une année vivante loin des tourmentes…
(ça va être difficile mais on devrait pouvoir y arriver !)

“Petits ruisseaux”, critiques

“Petits ruisseaux”, album pour les petits, est sorti au mois de juin dernier. Illustré par Vincent Mathy (aux éditions Sarbacane).

De belles critiques ont fleuri, ici ou là, et je reçois de très jolis commentaires sur ce livre qui, visiblement, comble un vide en littérature jeunesse…

Comment gérer le pipi au lit ?
J’avoue que lorsque j’ai écrit cet album, je n’ai pas pensé que ce livre pourrait “servir” à des parents. Je l’ai écrit pour le plaisir de raconter une histoire rigolote, c’est tout !

Et quand je vois des parents qui s’emparent de ce livre en me disant “qu’il va bien leur servir”, ça me fait drôle ! Et je suis contente en même temps.
petits-ruisseaux

Je suis aussi ravie d’avoir mené cette aventure avec Vincent Mathy. Ses dessins sont vraiment beaux. Et je ne suis visiblement pas la seule à le penser.
Voilà quelques adresses où l’on peut lire les critiques de l’album (je n’ai pas tout mis !).

Sur le blog “Les riches heures de Fantasia”
Sur le blog “Papier de soie”
Sur le blog “d’une berge à l’autre”

Festival du livre jeunesse de Doëlan

Difficile de trouver les mots pour résumer ce festival du livre de Doëlan (Finistère sud), où j’étais invitée la semaine dernière !

D’abord, il y a le lieu : un petit port de Bretagne, presque une image de carte postale, avec ses petits bateaux colorés, ses quais, sa digue, son phare et ses rochers… Et là, au raz de l’eau, des chapiteaux, un sur chaque rive pour faire bonne mesure, avec un bateau qui fait la navette entre les deux (mini-croisière de quelques minutes, mais pas forcément tranquille (ceux qui l’ont fait dimanche soir, sous la pluie et le vent et les vagues confirmeront, je crois 🙂

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Le petit port de Doëlan (il ne manque rien, même pas le cormoran 😉 Photo E.B.C
Ensuite, il y a le climat : tempête de vent le vendredi, puis une alternance rapide de nuage/pluie/soleil/fraîcheur/chaleur… Très revigorant !
Mais, surtout, il y a les gens. Les organisateurs et la centaine de bénévoles qui ont servi (entre autres) aux 27 auteurs invités des déjeuners dignes des plus grands restaurants (le festival de Doëlan mériterait, rien à qu’à ce titre, d’être étoilé au guide Michelin des salons du livre, s’il existait !).
Des gens qui aiment les auteurs et les recoivent avec gentillesse et dévouements.
En amont du festival, des rencontres dans des classes ; des instits qui vous accueillent avec le sourire, et des enfants qui vous laissent des petits mots tels que “Merci de ta visite à l’école, j’ai adoré votre livre”, ou encore “Merci d’être venue ici dans l’école, j’ai bien aimé mon rôle…” (les enfants du CM1 de l’école de Mellac ont en effet mis en scène et joué l’intégralité de ma petite pièce “Les aventures du livre de géographie qui voulait voyager avant de s’endormir”.) Premiers pas au théâtre, mais bonne expérience : “Nous avons eu du mal à apprendre nos rôles mais c’était très amusant, j’espère que vous avez apprécié” m’écrira l’un d’eux.
Bien sûr que j’ai apprécié ! Un coup de chapeau à l’institutrice, Marie le Page, qui s’est lancée dans cette aventure.
De jolies rencontres, donc, tout au long de ce festival. De bons éclats de rire, tant avec les bénévoles qu’avec les organisateurs et les collègues illustrateurs et écrivains, et des souvenirs pour longtemps.
Logée chez l’habitant, je n’oublierai pas de sitôt l’accueil de Jean et de sa petite-fille Camille, ni leur belle maison face à mer, ni les petits-déjeuners de Marie-Annick, aux “Pervenches”…

Pendant le salon, il y a eu du monde, des gens qui venaient pour les livres, et pour les auteurs.
Ils sont bavards, ces Bretons… ! Je retiens ce vieux marin, aux grosses mains abîmées, qui regarde mes livres et s’excuse : “Je ne lis pas de livre”. Je lui souris, d’un air de dire que ça n’a pas d’importance. Alors il reprend : “Mais je lis le journal tous les matins”. Un temps d’arrêt. Il ajoute : “Faut pas croire tout ce qu’il y a dedans, mais je le lis tous les matins”. Et je le trouve sympa, ce vieux marin, qui est venu là avec ses petits-enfants.
(J’ai appris, quelques jours plus tôt, dans un magazine, que c’est dans le Finistère qu’on lit le plus de quotidiens régionaux, et que la Bretagne est, globalement, une des régions où on lit le plus).
Donc, voilà, difficile de résumer ce salon… Je vous l’avais dit.
Et puis, après, je me suis échappée quelques jours et, dans la brume, fait quelques kilomètres de marche sur ce sentier qui longe la côte… Personne d’autre que mon compagnon et moi… le bruit de la mer et des oiseaux… C’était doux et fort, un peu impressionnant aussi !

Alors, voilà, on revient de ce festival, de cette région, avec des rêves pleins la tête. Au fait, je ne vous ai pas dit ? Le festival s’appelle “Rêves d’Océans”… Bien trouvé, non ?

Un grand, un immense merci à tous ceux et celles qui ont rendu possible cette aventure !