Je demande aux autres ce qu’ils en pensent, et une bonne moitié de la classe me répond : « Non, un écrivain, ça ne dort pas la nuit… »
Peut-être ont-ils raison… parfois…
Quand dans un salon du livre il se passe tant de choses qu’on ne trouve plus le sommeil, la nuit venue, parce qu’on a encore dans la tête trop de rires, trop de regards, trop de belles rencontres, trop de gens qui sont là, autour de vous, pour vous, pour vos livres.
Des regards et des gens qui font exister votre travail, qui le connaissent, le respectent, l’apprécient.
Quand d’un seul coup, on a les yeux qui s’embuent un peu, de rire, d’émotion, parce qu’on se sent heureux comme un auteur en île…
Le salon de l’île d’Aix, Aix Libris bien sûr, fait partie de ces salons dont on revient différent. Plus riche, plus heureux, plus vivant peut-être.
On y fait des tas de choses inédites, aussi, comme dédicacer quinze livres en moins de deux minutes parce que « Viiiiiite, Madame, on a le baaaateau qui va partiiiiir… »
Ou terminer ses journées de rencontres et de dédicaces en piquant direct une tête dans la mer, au pied des phares.
Ou observer les bateaux qui amènent les enfants, puis qui les ramènent sur le continent, dans un flux et reflux de bruit et de silence…
Ou entendre Gilles Abier demander aux petits s’il y a déjà eu un meurtre dans cette île…
Ou admirer Domas dessiner des phares en plein soleil…
Ou écouter Thomas Scotto lire la douceur de sa «… Tempête de neige », dans un patio inondé de lumière, et partager, avec lui, des mots d’une rive à l’autre.
Après, on ne s’étonne plus de sentir son cœur chavirer lorsque le bateau quitte l’embarcadère pour nous renvoyer les pieds sur terre.
Parce que, oui, quand on a été heureux, les départs, c’est vraiment nul…
Mais quand la vie s’ensoleille d’une si jolie manière, on a envie de dire un merci immense, à ceux et celles qui, toute cette année, ont travaillé pour que ce soit possible.
Alors… Stéphanie, Vanessa, Hélène, Serge et toute l’équipe d’Aix Libris…
Du fond du cœur, merci !